YEBOUET HENRY (1966-2020)
Le mercredi 2 septembre 2020, alors que nous animions avec des collègues un cours en ligne (Criminologie et Droit pénal), dans un contexte de Covid-19, notre téléphone sonna et au bout du fil l’un des doyens des 13 UFR (unité de formation et de recherche) de l’Université Félix-Houphouët-Boigny. « Mes condoléances », nous dit-il avant de nous annoncer le décès de notre doyen, le professeur Yebouet Henry des suites d’une maladie. Nous, ses collaborateurs (vice-doyen chargé de la pédagogie le professeur Akadje Mathieu et moi-même, vice-doyen chargé de la recherche), étions informés de l’état de santé de notre doyen, puisqu’il nous avait annoncé, au cours d’une réunion décanale, son absence pour deux semaines pour des soins en nous exhortant à assurer l’intérim avec l’abnégation habituelle.
Nous étions loin d’imaginer que c’était nos derniers instants ensemble.
« La mort a des rigueurs à nulle autre pareille ;
On a beau la prier ;
La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles ;
Et nous laisse crier ».
écrivait à juste titre le poète François de Malherbe
Le doyen Yebouet était un homme aux multiples facettes. C’était l’universitaire, le syndicaliste, l’administratif, le chef de famille etc. Sans risque de nous tromper, les maître-mots qui sous-tendaient son action, sa démarche étaient le travail et la rigueur pour la promotion de la criminologie.
Homme d’action, il était très attaché à son institution. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler qu’il quittait en général son bureau à partir de 20 heures après s’être assuré d’avoir achevé ses diverses tâches journalières au plan administratif ; pédagogique, etc.
En pleine crise postélectorale de 2010, soucieux de sauvegarder la mémoire de son institution, il prit le risque de s’y rendre pour emporter les unités centrales de tous les ordinateurs chez lui en vue de les mettre en sécurité.
Il avait à cœur de laisser une empreinte à l’institution à travers de nombreuses démarches et actions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
La création de la revue Crimen avec le doyen Juhel en fait partie.
Hélas, arraché brutalement par la mort à notre affection, le doyen Yebouet nous quitte, juste après que le premier numéro de Crimen soit lancé. Aussi, nous appartient-il pour honorer sa mémoire et que tous ses efforts ne soient pas vains, de poursuivre cette symphonie inachevée.
ADIEU Cher Maître.